L'éolienne

Ecarlate, La nuit est d’une beauté satanique
Les flammes lèchent l’édifice
Plus aucun souffle
Pour faire vibrer l’éolienne
Les pales désœuvrées
s’affaissent
Le cri de ce puits abandonné
Déchire le ciel
Va t-il disparaître
Sous l’assaut
du brasier incandescent ?
Le ciel volcanique irradie
Des coulées d’or en fusion
Dessinent la carte d’une mer ambrée
Les arbres résistent vaillamment
Ils confient leur sacrifice
A la terre nourricière
Espérant semer les graines du renouveau
Leurs silhouettes se consument
L’incendie brûle le sol, le ciel, l’air
Détruit toute vie aérienne
Mais, sous la terre,
La survie s’organise.
Sanguinaire, la nuit est d’une beauté flamboyante.

Simone Delorme

L'Éolienne..

Les feux proposent leur dernier apport de chaleur, de couleurs , leur ultime rendez-vous de lumière, narguant l'obscurité avide, tapie dans des bouquets d'arbres épars.

Dans un sursaut d'élégance, un squelette de métal aux pales inertes avoue sa soumission à l'inévitable force destructrice de l'usure.
Il s'abandonne au ravage du temps dans la conviction de 1'accomplissement, du labeur consenti et achevé.

Sculpture fantomatique dans l'écrin souverain d'une nature à l'enveloppement maternel.

Anne