Nécessité

Je voudrais qu’une fée chaperonne la terre
Et que mille sorcières sermonnent les humains
Pour leur dire : Cessez de gâcher de vos mains
L’énorme potentiel de notre pied-à-terre.

Je voudrais qu’une fée soulage la colère
Des peuples humiliés, bousculés, inondés,
Et que mille sorcières faisant sonner leurs dés
Calment les eaux du ciel, évitant la galère.

Je voudrais qu’une fée, bienveillante et joyeuse,
De sa baguette ailée recadre l’avenir
Et que mille sorcières ne pensant qu’à s’unir
Evitent aux vivants toute idée larmoyeuse.

Je voudrais qu’une fée s’immisce dans la tête
Des puissants de ce monde et leur dise d’agir
Pour conserver la fleur, la forêt, l’élargir,
Et qu’avec la nature on reste en tête-à-tête.

J’appelle les sorcières, les lutins et les fées
A danser dans les airs, à nous faire rêver
Car la terre est si belle qu’il faudrait la sauver
Pour que dansent les fleurs et que vivent les fées.

texte écrit par 3.CCLAnonyme3.

  1. Du rififi à la Pépinière
  2. Nécessité
  3. Les mal-aimés
  4. Humeurs de la Marquise
  5. Ma petite fée
  6. Marfa la Chamane
  7. Le début d'une histoire
  8. La suprême magie

La semaine DL&V risquant d'être reportée, voire annulée, nous vous proposons 8 textes qui ont retenu l'attention du Jury. Parmi eux se trouvent les 3 Lauréats. Saurez vous les trouver?

 Vous pouvez, après lecture, donner votre appréciation sous forme d'un vote "étoilé"; cela permettra de confronter ensuite vos ressentis avec ceux du jury. Bonne découverte.

Du rififi à la pépinière.

Depuis les roues lancées à pleine vitesse jaillit une lueur stroboscopique scandée par les rayons qui reflètent le soleil naissant. La bande de caoutchouc qui se déroule sur le bitume émet un doux feulement animé par de subtiles variations. Le son tout d’abord attire l’attention qui se propage à la trottinette vibrante de ses noirs brillants, puis tout de suite la contamination s’enclenche sur la personne qui la pilote.
Une belle jeune femme tout de noir vêtue, cramponne sa rectitude hautaine au guidon de sa monture. Brillantes chaussures hautes à semelles compensées, collants satinés qui s’enfuient sous une jupe droite au dessus du genou, blouson de cuir sans fioriture à col droit fermé jusqu’en haut, chevelure noire de geai, raide, mi-longue qui est à peine déplacée par la vitesse. Elle est couverte d'une sorte de chapeau de feutre noir, en cloche évasée légèrement repoussée vers l’arrière. Il laisse apparaître un visage inexpressif aux lèvres rehaussées par une couleur sombre nuancée de rouge, et d’un regard bleu éclatant incrusté dans des paupières bleu nuit.
Cette vision irréelle se perçoit toute entière dans les quelques secondes que dure son passage. Elle interpelle, elle étonne, elle inquiète, et elle s’oublie doucement comme s’effacent les ondes de l’eau. 
- « Ha, j’adore cet engin. C’est quand même une belle invention. On pourrait croire que c’est une vraie trot’ électrique, mais il n’y a pas de batterie. Nous on n’en a pas besoin. Il suffit d’insérer sa baguette dans un orifice spécifique et c’est bon. Moi j’utilise des baguettes de resto chinois, c’est le plus facile à trouver et c’est pas cher. Mais il y a un vrai moteur quand même. Il faut juste faire attention à ne pas aller trop vite car elle est débridée. On peut même décoller un peu si on veut, mais vaut mieux éviter c’est pas discret. C’est vrai, mais c’est plus discret que les balais de nos vieilles. On n’osait plus s’en servir alors on restait enfermé, ce qui nuisait bien à l’activité. Ça c’est un modèle que j’ai commandé sur la toile (enfin, notre toile) directement aux States, chez un petit fournisseur de Salem, une start-up qui s’appelle « swift ». C’est le « swifter WM », pour femme, taille M, passe-partout, efficace, innovant, un vrai régal ! ». 
Arrivant du sud, elle dévale la pente, ralentit au passage de la piscine, accélère devant le stade, dévore la contre-allée, plane aux croisements, et franchit rapidement Porte-Colombe où elle se perd dans les ruelles. 
- « C’est pénible ça, on a beau être auto-entrepreneur, on ne peut pas faire ce qu’on veut. Mon look par exemple, je préférerais de beaucoup être en jean, tee-shirt et doudoune. Mais non, il faut être en noir strict. Alors j’ai adapté. Juste limite pour ne pas être sanctionné par la boite. Aujourd’hui c'est le style gothique-classe, si c’est possible. Et j’aime bien les réactions que ça provoque aux passants. ». 
Tout à l’heure vers le stade, elle filait devant un groupe matinal de joueurs de boules. Un de ces vieux intercepte du coin de l’œil cette noire vision. En charentaise et casquette avachie, il la suit du regard, boule en main, geste du lanceur ébauché, et mâchoire décrochée. Aussitôt, brisant sa patience coutumière, un autre joueur l’a pris à parti, l’a interpellé, bousculé, et vertement agressé. Journée mal démarrée. Les lèvres pourprées de sombre se sont finement ourlées d’un léger sourire de modeste triomphe.
Désormais, le bolide surmonté de sa statue de froideur, slalome devant la cathédrale, atteint la place et s’arrête brièvement contre la fontaine devant la vieille piscine. Un regard de faucon balaie les alentours sans rien y trouver d’intéressant. Elle repose les pieds sur la plate-forme et repart en longeant le café. 
- « Aujourd’hui il n’y a rien sur cette place, c’est pas comme le mercredi. Mon job, c’est de perturber les relations entre les gens, à l’extérieur. J'ai des collègues qui s'occupent des rapports dans les couples. Il n'y a pas grand chose à faire, ça part tout seul. J'en ai d'autres qui interviennent dans le travail. Là aussi, les conditions aident bien. Mais moi c'est au dehors, c'est marrant, toujours renouvelé et je suis au grand air. »
Elle est en retard, pas le temps de s'arrêter, enfile les sombres ruelles et places claires, pleines de passants et de bistrots. Aux carrefours, elle retrouve la circulation en y mettant joyeusement un peu de stress et file vers le parc où elle s'immerge au cœur de sa matière première. Docile, malléable, réactive, ça part au quart de tour, c'est presque trop facile. 
Là, on est sur du sérieux : les grand-mères et leur petits-enfants, les nounous avec les bambins, les jeunes qui se croient amoureux et aussi les pères divorcés avec leurs chérubins. Le top ! 
- « Ça y est, je suis sur place, je m'installe d'abord près des jeux. A l'inverse des réseaux sociaux, la trace de mon passage ne reste pas en mémoire. Tranquillement, j'analyse un peu les gens, l'ambiance, je planifie mes interventions, je sélectionne mes outils, et je me concentre. Avec l'expérience, j'ai acquis tout une gamme d'ondes que j’envoie vers mes cibles. Par exemple avec les enfants je donne une soudaine envie de faire pipi irrésistible, ou mieux encore, caca. Et ça finit par une culotte souillée, ou par une recherche urgente de toilettes sales et odorantes en laissant un autre enfant tout seul. Il y a les nounous qui bavardent activement pendant que j’envoie leur bambin promener derrière les buissons et qui se rendent compte trop tard qu'il en manque un. Je distrais les papas derrière leurs lunettes de soleil, trop concentrés sur l'équipe ou absorbés par leur smartphone qui n'entendent pas leur petit chéri se battre pour un jouet, qui ne voient pas le sable envoyé dans les yeux d'un autre et se font agresser par d'autres parents. J'incite la jeune fille aux cheveux colorés à croire que son petit ami sous sa casquette de base-ball mate une jolie baby-sitter. Elle l'engueule, elle le frappe et s'éloigne drapée dans sa fierté outragée tandis qu'il tente en vain de se défendre. C'est aussi la grand-mère angoissée qui agresse un grand-père qu'elle imagine pétri de mauvaises intentions à l'égard de sa petite, alors qu'il est simplement sourd et miro.
Bref, je pianote en experte dans mes partitions, je fais des arpèges, je les combine pour démultiplier les effets. Alors dès que j'ai mis une ambiance qui s'entretient toute seule, je change de terrain de jeux car j'ai des objectifs à atteindre. Je dois rendre des comptes, et il ne faut pas que je traîne si je veux remplir mon quota. Après seulement, je pourrais travailler pour mon compte, au noir. 
Allez on commence. La journée va être chaude. Il y en a qui vont pleurer, et moi je vais bien rigoler ... ».

----------------Texte de 2.CCL.Anonyme2

DLV2020 affiche courtlet

 La 6è édition du festival "Des Livres&Vous" se déroulera
du 4 au 10 avril 2020 sur le thème:

"Fées sorcières et compagnie"

la date limite de dépôt des oeuvres littéraires à présenter
lors du concours "Court-lettrage" est fixée au
4 mars 2020

N'hésitez pas à prendre contact avec Luciane Brunner, volontaire en service civique sur cette mission. Vous pouvez la joindre du lundi au jeudi à l'UTL en appelant 04 92 51 38 94.

 Consulter le règlement du concours 

3è lauréate :  Claire Sauvêtre

L'aventure

L'aventure, Pierre y avait toujours goûté. Dès qu'il avait su marcher, il avait été une source d'inquiétude pour ses parents. Sans cesse prêt à grimper en haut d'un arbre, d'un rocher, d'un mur, à se jeter dans l'eau glacée d'un lac ou de la mer. A cinq ans il dévalait déjà les pistes rouges, à dix il parcourait sa première grande voie d'escalade en tête avec un oncle féru d'alpinisme, à douze il gravissait son premier sommet de 4000 mètres. Il n'y avait pas de limites à son appétit de découverte et sensations fortes. Explorer les tréfonds de la Terre en spéléologie, partir au large sur un voilier avec des amis, se perdre dans les étendues glacées de l'Arctique avec une pulka, descendre des rapides en kayak, vaincre des sommets toujours plus élevés. Il avait dédaigné l'Everest : « trop touristique », estimait-il. Le K2, ça c'était un vrai défi ! Il avait bataillé des années pour économiser les frais de l'expédition, trouver des sponsors et des partenaires de cordée. Il avait failli y laisser la vie, quand l'altitude et l'hypoxie lui avaient troublé le raisonnement et lui avait fait commettre des erreurs qui auraient pu lui être fatales, n'eût été le sang-froid et l'expérience d'un compagnon plus âgé.

Il avait abandonné ses études en classes préparatoires, où il se sentait une oie qu'on gavait de connaissances jusqu'à l'écœurement, pour vivre sa soif de grands espaces et d'aventure. Il avait passé le diplôme de guide de haute-montagne, pour posséder une source de revenus et parce qu'il aimait partager cette passion avec d'autres, moins expérimentés. Mais, dès que ses finances le lui permettaient, il bâtissait un projet d'équipée, à l'autre bout de la Terre de préférence. Parfois, c'était ses compétences de professionnel, son expérience de baroudeur qu'on recherchait. Il avait ainsi accompagné une expédition scientifique en Antarctique, guidé une équipe de télévision au Népal, participé à l'élaboration d'un circuit touristique en Alaska. De bouche à oreille, il avait acquis une réputation qui lui avait permis, petit à petit, de gagner confortablement sa vie en en savourant chaque minute.

Le développement des réseaux sociaux avait accru sa notoriété. Par amusement au début, il avait créé un blog qui décrivait ses aventures. Etonné par le nombre exponentiel de ses « followers », il s'était rapidement pris au jeu. Ses exploits, s'ils étaient rares, nécessitaient une bonne dose de culot et une condition physique à toute épreuve, n'étaient pas non plus des premières. Mais il savait en rendre vivante chaque étape, et les magnifiques photos qui ornaient sa page auraient fait rêver le plus convaincu des citadins. Les sponsors se pressaient maintenant à sa porte, il avait l'embarras du choix. Ne voulant pas y perdre son âme, et encore moins son indépendance, il les sélectionnait avec discernement, préférant en général les marques de matériel de sport ou de montagne qu'il avait coutume d'utiliser.

Des succès féminins il en avait aussi à revendre. Une belle touffe de cheveux blonds ébouriffés, des yeux de jade, un corps d'athlète bronzé, un sourire enjôleur, un parfum de gloire et d'aventure, il avait tout pour plaire et les jolies groupies se disputaient ses faveurs. Il disait rarement non, mais ne s'engageait jamais. L'expédition suivante allait bientôt l'emmener au loin, où l'attendraient d'autres yeux charmants.

Pourquoi se restreindre ? Et les vraies ascensions « sérieuses », les défis où il risquait sa vie, il préférait les partager avec ses amis hommes. Pas d'ambiguïté, une complicité forgée par des années de cordées communes, une relation simple.

Mais ça, c'était avant...

Avant ce soir d'ennui, lors d'un réveillon familial qu'il n'avait pu éviter. Il observait d'un œil absent ses parents qui ne l'avaient jamais soutenu et n'acceptaient son mode de vie actuel que parce qu'il était maintenant prospère et envié, ses frère et sœur et leur progéniture, petits bourgeois conformistes et fades, qui faisaient mine de s'intéresser à ses épopées, sans y comprendre quoi que ce soit. Que peut-on y comprendre quand on ne s'est pas dressé là-haut, titubant de fatigue, au bout de soi-même et ivre de cette vision paradisiaque qui vous entoure ? Quand on n'a pas senti la panique envahir tout son corps, la mort vous frôler de ses doigts squelettiques, et qu'on n'a pas trouvé la force de vaincre son angoisse, de trouver la solution pour surmonter la difficulté ?

Bon, il y avait bien cette petite nièce avec son visage de poupée et ses sourires angéliques, qui lui rappelait qu'il atteindrait bientôt quarante ans. Nostalgie vague d'une paternité qu'il ne connaîtrait sans doute jamais.

Quand la discussion vira à la politique, il se réfugia dans la consultation de son portable, parcourant distraitement les fils d'actualité, consultant ses mails, dont la plupart terminèrent à la corbeille avant d'être lus. Le mail intitulé « pourquoi pas ? », d'une certaine gentiane.printanière failli subir le même sort. Mais, dès les premiers mots, elle le captiva. Elle faisait l'éloge de son blog, de ses photos, enviait ses exploits, mais sans flatterie aucune, avec un humour et un recul qui le firent sourire. Elle lui envoyait ensuite le lien vers le sien, petit blog confidentiel, suivi par quelques centaines de personnes. Amusé et intrigué, il suivit ce lien. Rien d'exceptionnel dans le contenu, des sommets classiques qu'il connaissait, gravis pendant son adolescence, de belles randonnées itinérantes à pieds ou à skis, en France ou en Europe, mais le tout raconté de telle manière qu'on ne pouvait s'arracher de ces pages. Comme une madeleine de Proust, elles lui rappelaient les émois de ses premières aventures, des ses premiers émerveillements. Et puis les clichés aussi étaient parfaits : cadrage, lumière, couleur, choix du sujet... Il chercha à mettre un visage sur ce petit génie de style, de talent, de sensibilité. Il n'y avait que deux photos d'elle : une silhouette fine, de dos, sur une ligne de crête, et une mousse de cheveux dorés au dessus d'une nuque gracieuse, avec un viseur d'appareil photo dans le prolongement.

C'est là que tout commença : le mail admiratif et vaguement tendre qu'il envoie, la réponse spirituelle et presque effrontée qu'il reçoit, les messages qu'on échange, de plus en plus fréquents, de plus en plus longs, de plus en plus personnels, de plus en plus complices. Messages qu'il envoie d'un hall d'aéroport, d'un camp de base, d'une terrasse de refuge. Messages d'elle qu'il se surprend à guetter dans sa boîte mail...

Au bout de quelques mois, il dut se rendre à l'évidence : il était en train de s'attacher à une femme qu'il n'avait jamais rencontrée, ni même vue de face. C'était d'un ridicule... Même les journalistes pulpeuses qui l'interviewaient avec leurs yeux de biche ne produisaient plus aucun effet sur lui. Il fallait que cela cesse ! Il devait en avoir le cœur net ! Il commença par lui demander une photo d'elle. Elle répondit avec une audace incroyable : « Si tu veux me voir, emmène-moi faire un sommet au Népal, j'en ai toujours rêvé. » Il en resta époustouflé. Failli décliner : là, cela allait trop loin. Il n'allait pas perdre des semaines avec une inconnue !

Mais, malgré tout, par curiosité, par goût du risque, par peur de la perdre peut-être aussi, il accepta. Les minutes d'attente dans la salle d'embarquement furent les plus longues de toute sa vie. Quand il la vit s'avancer vers lui avec son sac à dos, un sourire un peu timide aux lèvres, il sut qu'il était en train de vivre l'aventure la plus dangereuse et déstabilisante de toute sa vie, qu'il risquait d'y oublier ses repères et sa liberté. Ce n'était pas qu'elle fût plus séduisante qu'une autre, même si elle était jolie, avec un charme certain. Mais il sentait qu'il allait se noyer dans ses grands yeux sombres, ses yeux de manga. Qu'elle allait l'entortiller de douceur et faire de lui ce qu'elle voudrait.

Deux semaines plus tard, sur le chemin du retour du Gyajikang, enroulé contre elle dans le duvet, peau contre peau, pendant que le vent soufflait contre la toile de tente, il lui demanda ce qui avait motivé son premier mail. « C'est drôle, répondit-elle, la bouche dans son cou, même si tu paraissais si exceptionnel, si inaccessible, si volage aussi, à lire ton blog j'avais l'impression que tu étais mon âme sœur. Alors j'ai voulu vérifier, aussi utopique et idiot que cela paraisse. » Il se sentit fondre, ou plutôt il sentit tout son être se fondre en elle et compris tout à coup cette expression si surannée « ils ne formaient plus qu'un ».

Et maintenant il tient dans ses bras ce petit bout d'homme qui crispe ses doigts minuscules sur son index, sous les yeux de sa gentiane (dont le véritable prénom est Lise), qui a prévenu dès les premières semaines de grossesse : « Pas question de jouer les femmes au foyer d'un mari absent. J'attends que tu joues ton rôle de père, et aussi de continuer de courir le monde avec toi, et lui. »

« On va faire de toi un petit baroudeur », chuchote-t-il contre l'oreille du bébé. Et si c'était cela son aventure la plus exaltante ?

2è lauréate :  Michèle Berthier

OFFRANDE

Mon cœur bat trop fort, il veut sortir de sa cage, s'enfuir. Une sueur glacée coule entre mes omoplates, pourtant je crève de chaud malgré l'atmosphère gelée qui m'entoure. J'arrive au bout de l'aventure. Étendu dans la neige, il attend, je vois l'œil brillant qui me guette, même, me pénètre, vrille jusqu'au fond de mon cerveau, il m'hypnotise. Je suis à lui. Il se délecte. Mon aventure, quand a-t-elle commencé ? Dans mes premiers souvenirs, il me fascinait déjà, personnage fabuleux, impressionnant de puissance, de force et d'intelligence. Parfois il était ridiculisé dans les histoires que ma mère me racontait, mais, par la suite, j'ai compris que ces contes servaient à éradiquer la peur ancestrale de cet être si supérieur à l'homme.

Il a bougé, insensiblement, sa large tête se redresse et ses oreilles pointent vers le ciel. Il est sublime de beauté et de souveraineté, régnant sur le monde animal. Une organisation de la communauté judicieuse, avec un équilibre établi entre vie collective et solitaire. Une reproduction permettant l'émergence des individus les meilleurs ainsi, la race ne peut que s'améliorer au fil du temps et de l'évolution de l'environnement. Depuis toujours, adulé, vénéré mais craint, tel un dieu il a régné sur l'humanité, alimentant la mythologie, la littérature, les arts mais aussi les peurs et fantasmes collectifs.

Bientôt il se jettera sur moi, ce sera la fin de mon aventure, comme je l'ai désiré. Je lui ai consacré mon temps et mon énergie. Toute ma vie a tourné autour du loup, mes rêves, mes études, mes choix, et maintenant ma mort. Mon corps se révolte, en désaccord avec mon aspiration, mes muscles se tendent, mes membres tremblent, ma respiration devient haletante, il veut fuir, mais, mon esprit déguste cet instant, ma fin prochaine, attendue et souhaitée, vaincu par l'être suprême. Je sentirai ses crocs acérés s'enfoncer dans la chair de mon cou, la carotide cédera sous la pression du coup de dent et le sang jaillira tachant de sombre sa robe si dense et duveteuse. Mes os seront broyés. Il me déchiquettera, mangera mon cœur et mes entrailles. Puis repus, le museau encore ensanglanté, il se reposera près de ma dépouille, digérera mon incursion en lui, il me possédera. Il traînera ma carcasse vers sa tanière pour nourrir quelques congénères. Plus tard, les charognards se battront pour ramasser mes quelques restes. Une chute de neige nettoiera la place. Je serai introuvable à jamais pour les miens, disparu dans le corps du loup. Mon désir réalisé. Fin de l'aventure, sans trace.

Je l'ai cherché, pendant des jours j'ai erré dans l'immensité sauvage, territoire hostile, cachant tant de pièges mortels qu'il m'a fallu déjouer pour parvenir à notre rencontre. La lutte contre le froid glaçant, la nuit surtout, les chutes de rochers, les traversées de forêts impénétrables, l'escalades de murailles infranchissables, l'affrontement de certains animaux sauvages à la recherche de quelques nourritures, et tant d'autres dangers imprévisibles. J'ai atteint son territoire. Il a senti ma présence, il m'a pisté. Nous ne nous quittons plus depuis trois jours et deux nuits. Jouant à cache-cache, il me repère toujours. C'est un grand loup au pelage noir luisant, il semble assez jeune, de haute stature, une allure majestueuse.

Épuisé, affamé, j'arrête, l'endroit me convient. C'est dans ce vallon paradisiaque, étincelant sous le soleil, entouré de grands bois obscurs, que notre face à face aura lieu. Le point final de ma vie, de mon aventure. Il ne m'attaquera jamais tant que je tiendrais debout, alors, je m'allonge sous le ciel lumineux, j'apprécie la couche moelleuse de neige sous mon dos fatigué, je me détends, je l'attends. Il est patient, il sait que je serai à lui. Il rêve peut-être tout comme moi.

On aurait pu se comprendre si nos mondes étaient moins hermétiques, il saurait que je l'admire, que j'aurai aimé être l'un d'eux plutôt qu'un homme. Plus j'avançais parmi les humains, plus le dégoût me gagnait. Leur société corrompue, consommant toujours plus au mépris de l'univers, ne croyant qu'à l'argent et n'espérant qu'en l'augmentation de leurs biens, leurs possessions illusoires, à l'image de leur pouvoir. Perdant toute humanité. Saccageant sans scrupule ce que la nature offrait pourtant de si sublime en qualité de vie, d'avenir et d'harmonie. Se bâfrant, s'empiffrant de produits divers et inutiles fabriqués en polluant l'espace, se gavant d'images, ne communiquant que par écrans interposés, s'enlisant dans le virtuel et perdant tout sens de l'altruisme. L'homme devenu, stupide, paresseux, égoïste et gras, s'empoisonnant lui-même ainsi que son environnement. En comparaison le loup le domine en tout point. J'ai effectué une thèse sur lui, son origine, sa vie. Un cumul d'interviews, de rencontres et de documents de spécialistes de tout poil, reconnaissent sa suprématie sur l'homme en de nombreuses questions. J'ai voulu quitter ce monde de dégénérés pour trouver celui noble et authentique du loup. Je l'ai approché en diverses expéditions, temps d'observation infini noyé dans des paysages d'une prodigieuse splendeur. J'ai aussi participé à des repérages, des comptages. Lors d'un de mes voyages d'études, nous observions les meutes, capturions certains individus pour les équiper d'émetteurs de géolocalisation. Ainsi, leur déplacements étaient suivis, puis analyser pour approfondir les savoirs sur leur mode de vie. Mais cela ne me suffit plus, je préfère périr dans le domaine grandiose des loups et par cette créature supérieure, plutôt que de vivoter parmi les hommes, pour mourir bien vieux dans un lit avec des piqûres, des tuyaux, des comprimés, nourri de bouillies et emmailloter de couches.

C'est l'heure de mon affrontement avec le loup, la confrontation, c'est lui le plus fort, il me vaincra, je l'accepte. Je lui fais don de ma vie.

Il l'a compris, le moment est venu, il grogne, il veut me communiquer quelque chose, quoi ? C'est un de mes drames ne pas pouvoir échanger avec cet être pourtant intelligent et sensible. Son grondement m'évoque celui de mon grand-père, le seul à qui j'ai expliqué mon projet, le seul à qui j'ai dit au-revoir, le seul qui comprenait ma passion, d'ailleurs il la partageait, d'un peu loin, c'est vrai. Il a toujours eu un faible pour cet animal, de là est née notre complicité, il m'a baptisé Moogli. C'est lui qui m'a emmené voir une réserve de loups lorsque j'étais enfant, puis notre voyage en Alaska dans les étendues sauvages et immaculées, territoire du loup. Le soir dans ce coin magnifique, féerique, apparaissaient leurs silhouettes majestueuses, élancées mais à la musculature puissante. Leurs longues pattes les propulsant en des courses rapides et infinies. Parfois, lors de nos escapades nocturnes, nous percevions leurs yeux phosphorescents nous observant sous la lune. Un mélange de peur et de plaisir m'envahissait et, également, la fierté d'approcher ce canidé mystique. D'autres fois, l'air vibrait du son clair, profond, magistral et ensorcelant de leur chant, j'en frissonnais et pleurais d'émotion.

Près de l'âtre, mon grand-père évoquait les histoires de croc-blanc et autres romans passionnants que j'ai dévoré par la suite. C'est grâce à lui que j'ai pu m'évader et vivre tant d'expéditions imaginaires puis réelles avec les loups, jusqu'à cette dernière aventure.

Le glapissement s'intensifie, de la bave apparaît aux coins de ses babines, les poils de sa nuque se hérissent, il me fixe implacablement de ses yeux jaunes, qu'il a l'air féroce ! Son train arrière ploie légèrement, son corps n'est plus qu'un concentré d'énergie, un gémissement aigu empli l'air, il va bondir. S'il savait comme j'espère ce moment, je le redoute aussi mais ...

Ça y est, ses pattes s'élèvent, je perçois une force extraordinaire, couché dans la poudreuse, j'ouvre la fermeture de mon anorak et j'offre mon cou.

Il s'abat sur moi, je suis cloué enfoncé dans l'épaisseur blanche. Son haleine chaude couvre mon visage.

Dans le silence de la mort, il me fixe implacablement de ses yeux dorés. J'entrevois un monde extraordinaire dans ces points éblouissants. Je vais bientôt y pénétrer. Dans cet instant d'éternité, un échange sublime s'établit entre nous. Un mélange de respect, d'admiration et d'amour. Je n'ai plus peur, je souris, il ouvre grand la gueule, ses crocs étincellent dans le soleil couchant mais, tout à coup, « pan » un coup de feu assourdissant résonne dans l'immensité.

1er lauréat :  Jacques Bretaudeau

ADVENIR

Depuis combien de temps se trouvait-il là ? Qu'allait-il advenir de lui ? Il lui était impossible de le savoir. Recroquevillé sur lui-même, en position d'attente, celle que l'instinct de survie commande à tout le corps quand on se retrouve brutalement entraîné et submergé par le grand tambour battant des forces naturelles, il ne percevait qu'un écho assourdi de la vie du dehors, là où le vent fait bruisser les feuillages, là où les gens ont le cœur à l'ouvrage. Il n'était pas maître de son destin, et c'était bien malgré lui qu'il s'était fait embarquer dans cette aventure.

Il faut dire que son ascendance ne manquait pas de relief. Son père était de ceux qui, dès le plus jeune âge, commencent à regarder plus haut, tout là-haut, vers les cimes aux arêtes effilées telles des lames de rasoir, puis qui, en grandissant, se mettent à les contempler avec défi. Quand on est du pays des Écrins, les montagnes ne sont pas seulement des majestés qu'on se doit d'admirer, ce sont aussi des sommets qu'il faut conquérir, ici et ailleurs. De ses expéditions en Himalaya, son père avait autrefois ramené les souvenirs qui ne s'expriment pas, ceux que les yeux gardent pour eux derrière leur regard délavé, à jamais tourné vers l'horizon. La peur, il avait appris à la dompter, pour mieux l'écouter. Les risques, il avait appris à les calculer, pour savoir où mettre les pieds. La montagne est toujours la plus forte, disait-il. Interrogez-la sans répit, elle aura sans cesse une réponse à vous donner... L'avalanche qui vous enveloppe de son linceul blanc après vous avoir avalé en un éclair ; ne reste plus dès lors qu'à croire en une grâce du ciel, à moins d'avoir le réflexe heureux de conserver un peu d'espace autour de soi, un semblant d'oxygène, pour espérer la délivrance. Quant à la crevasse… La crevasse traîtresse et impitoyable, qui n'attend que vous, guettant avec une patience diabolique votre arrivée ; et soudain se dérobe sous vos pieds la trop fragile croûte verglacée que les bâtons n'ont pas eu le temps de sonder…

La délivrance demeurait toujours aléatoire. Et, si jamais l'accident survenait, il s'agissait avant tout de se cramponner à la vie. Tenir bon en espérant d'hypothétiques secours. Contrôler sa respiration en s'efforçant de rester lucide. Faire le dos rond en se promettant de surmonter la catastrophe. Mais, ce jour-là, la délivrance ne s'était pas produite. Une fois encore, la montagne avait eu le dernier mot. Les cimes enneigées sont d'exigeantes maîtresses : elles rechignent à partager leur amant avec l'épouse légitime. Au demeurant, celle-ci avait décidé d'affronter l'indicible malheur avec le courage résigné d'une mère. Puisque les choses avaient été écrites de la sorte, il lui resterait leur enfant. Sans doute était-ce aussi par défi qu'elle avait décidé de l'appeler Oreste. Parce que ce prénom vient d'un mot grec qui signifie « montagneux ». Parce que ce prénom est une promesse de dépassement de soi. Un appel, par-dessus tout. À aller plus loin, à aller plus haut, à aller au bout de son destin, à dérouler jusqu'à leur terme les envies les plus folles portées au plus profond de soi, quitte à en subir le harcèlement sans fin des mouches qui ne laissent pas de repos aux fronts dégoulinants de sueur sur les sentiers verticaux, sous l'implacable soleil, juste avant d'attaquer les immensités minérales et glacées, les dents serrées, la gorge sèche, juste avant que les piolets ne prennent le relais.

Le temps de la transmission était venu. Désormais, c'était à lui seul de prendre le relais. De continuer l'œuvre inachevée. Dès l'origine, sans que les choses fussent dites, il avait d'ailleurs semblé qu'il devait en être ainsi, à la manière de ces implacables héritages antiques dans lesquels la question du choix ne se pose jamais. La véritable liberté est celle de l'aventure : on a beau se dire que l'on se doit de marcher dans les traces, il y aura bien une péripétie pour faire basculer la situation, dans un sens ou dans un autre. Voilà comment on se retrouve cul par-dessus tête dans l'expectative d'une bonté de la vie, à attendre qu'elle veuille bien ouvrir la porte et laisser passer celui que le destin a installé à cet endroit. Dans le cas présent, il n'y avait que l'attente, et rien d'autre, ou presque. Au fil des jours, il avait fini par apprivoiser l'enfermement et le confinement dans cette bulle de vie encore préservée au sein de laquelle le moindre mouvement était devenu une prouesse. Ce serait bientôt son heure, ce serait bientôt son tour, et le terme de l'aventure. C'était ainsi.

Puis, subitement, tout s'accéléra, et ce fut un formidable chamboulement de son environnement immédiat. Sans qu'il fût en mesure de comprendre ce qui se passait autour de lui, il se retrouva irrésistiblement comprimé, pressé, poussé vers l'ouverture par les fulgurantes contractions de la paroi qui, tout au long de son aventure intérieure, lui avait servi de protection. La délivrance était proche. Projeté sans ménagement hors de son nid, fermement saisi par des mains inconnues, aveuglé par la lumière crue du monde extérieur, il ne put s'empêcher de crier, avant qu'un court répit ne lui fût enfin accordé au creux de deux coussins réconfortants et nourriciers qui s'offraient à lui, entre les bras de sa mère, comme une utopique providence contre les dangers de l'existence à venir, en l'absence de ce père qui ne pourrait être à ses côtés pour le guider sur les sentes pierreuses.

Alors, tandis que les palpitations de tout son être s'accordaient peu à peu avec celles qu'il percevait sous sa tête, il sentit, confusément mais sereinement, que son odyssée, ici et là-bas, plus loin et plus haut, ne faisait que commencer.

Prix du jury: Nathalie Grenet

LUN'AVENTURE

Luna Dies, jour de la lune, premier jour de la semaine, un lundi donc, Monsieur Lunatic-Tic dévoila à la face du monde son projet lunaire et ô combien capricieux :

« Aujourd’hui je tombe la lune ! »

Monsieur Lunatic-Tic est un drôle de bonhomme . D’humeur changeante et malicieuse, il est toujours dans la lune.

Enfin, vieilles lunes que tout cela, ceci n’étant pas mon propos.

Mais, avouez qu’une idée aussi farfelue ne pouvait provenir que d’un esprit fantasque et aventureux.

Il caressait en fait l’espoir secret d’une idylle avec le bel astre. Une petite aventure elliptique pas piquée des vers, une amourette de passage en queue de nuages, des étoiles plein les yeux…

Dame Lune au firmament posée, ne s’y trompa pas. Elle était fort avisée quoique bien mal lunée.

Abaissant son regard astral vers le petit bonhomme s’égosillant sous elle, elle lui fit cette réponse pour le moins singulière :

« Promettre la lune, la faire voir en plein midi, passe encore, mais…la demander, cela dépasse les bornes ! »

Notre triste héros perçut le sarcasme et se demanda s’il était prudent de se frotter à la belle. Surtout ne pas perdre la face – de lune – et faire plutôt celui qui en tombe, mais avec panache…

«  Et bien ma belle, vous avez devant vous l’Indiana Jones de l’Intersidéral, l’Ulysse crépusculaire en mal de péripéties orbitales. Que dis-je ? Se perdre dans votre sillage serait pur enchantement, une aventure de hasard qui trouverait son périgée au point de non-retour. Une intrigue en suspens, une aurore boréale… Notre lune de miel, je la vois cannibale. Ahhhh… Ma diseuse de bonne étoile ! »

Miss Lune était de celle qui ne se laisse pas monter en apoastre. Elle hésitait…hésitait…

Vieille fille en majesté, quelque peu blasée de son huis-clos cosmique, elle se sentait parfois prête à bichonner son virginal célibat jusqu’à la Saint Glin-Glin ou presque et parfois…pas !

Le temps de la réflexion, le temps d’une lunaison, elle délia son nœud lunaire et répondit d’une voix aigre-lune :

« Fi ! Faut-il que tu sois c.. comme la lune ! Sache qu’elle, la lune, enfin moi quoi, n’a rien à craindre des loups. Tu me mets au défi, je l’accepte. L’aventure est une surprise, parions sur le hasard…

Ici vois-tu, tu prendras deux fois plus de hauteur pour rester au même endroit. Tu devras t’élever au moins deux fois plus haut en variant le style de peur que je ne me lasse, et quand tu seras arrivé, prend garde à tes yeux, car il en est des coups de lune comme des rhumes, larmoiements assurés. »

Cette répartie loin de déplaire à notre hardi chevalier bien au contraire l’encouragea :

« Ma rayonnante promise, dévoile-moi ta face cachée. Ta fantasque frivolité s’abrite à l’ombre de mon audace. Ton éclat, ta gloire en pleine majesté auront raison de toutes ces frivolités. Kleenex et moi sommes associés ! Sois assurée que ta réputation sera respectée. Vers toi en un éclair je m’élèverai et c’est ensemble que nous nous enrhumerons, inconséquents, instables et légers. »

L’astre fier et singulier resta bouche-bée. Tomber des nues n’était pas son apanage. Elle choisit donc de philosopher :

«  Monsieur Lunatic-Tic, ma clarté sélénite a dit-on bien des propriétés. Sois-donc mon jardinier, tu cherches les pépins, ils te seront certifiés. »

 Le jury du festival Court-lettrage ayant délibéré, ont été attribués les prix suivants:
dlv affiche courtlettrage 2019
Prix du jury à Nathalie Grenet pour son texte Lun'aventure

  Premier lauréat Jacques Bretaudeau pour son texte Advenir

Second lauréat(e) Michèle Berthier pour son texte Offrande

 Troisième lauréat(e) Claire Sauvêtre pour son texte L'Aventure

 


Dans le cadre de la manifestation « Des Livres et Vous », sur la thématique de l’aventure, organisée par l’Université du Temps Libre à Gap au mois de mai, une série d’émissions spéciales radiophoniques sera réalisée par la radio Fréquence Mistral Gap.

Giada Bunel, service civique à l’UTL en charge de cette manifestation, animera cette série de 5 émissions.

Le premier volet de ces émissions à été réalisé. Il est question des « Eaux Bleues », celles qui séparent le continent Africain de celui de l’Europe, où des milliers de migrants risquent leurs vies afin d’en avoir une… meilleure. Ce texte, à été inspiré et écrit par Manu Maigret, qui avec son épouse est famille d’accueil bénévole depuis quelques mois d’une jeune Guinéenne, Eva, qui à traversé ces eaux bleues au péril de sa vie, pour arriver à Gap, par le col de Montgenèvre. Le lien d'accès est là

 

 Dans le chapitre 2, retrouvez Giada, avec son invité,  Jacques Bretaudeau, professeur de littérature au collège de Fontreyne à Gap, qui nous parle avec passion de son auteur fétiche Raymond Queneau, il évoque également les exercices de style et l’Oulipo, bonne évasion radiophonique !... A écouter ici... 

 

 

 

 Dans ce troisième volet des émissions consacrées à "Des Livres et Vous", retrouvez  l'invitée de Giada, Muriel Michel, enseignante en littérature Grec et Latin au Lycée Dominique Villars, qui nous parle de l'auteur Rainer Maria Rilke, "Lettres à un jeune poète". Ce récit qui prend la forme d'une correspondance,  est une extraordinaire méditation sur la solitude, la création, et l'accomplissement intérieur de notre être. l'aventure intérieure... A retrouver ici

 

photo j.imbert et guilda

Pour ce dernier volet de cette série d'émissions consacrées à l'évènement Des Livres & Vous qui aura lieu du 13 au 19 Mai, organisé par l'Université du Temps Libre de Gap, retrouvez l'ex enseignante Joëlle Imbert, invitée de Giada, qui va vous conter l'Odyssée, avec les aventures d'Ulysse, Car l'aventure est aussi radiophonique... A écouter ici 

 

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